Le programme européen de recherche INCREASE (Intelligent Collections of Food Legumes Genetic Resources for European Agrofood Systems) rassemble 28 partenaires de 14 pays, dont INRAE et le CNRS à travers deux UMR de l’Université Paris-Saclay : GQE-Le Moulon où trois équipes de recherche sont impliquées (BASE, GQMS et GEvAD) et l’IPS2 (équipe GDYNPATH).
En étudiant les ressources génétiques de quatre légumineuses traditionnelles d’Europe - le pois chiche, le haricot, la lentille et le lupin - le consortium de recherche INCREASE a pour objectif de développer des outils et des méthodes de conservation efficaces et pratiques pour favoriser la biodiversité cultivée en Europe.
Le contexte agricole européen
La conservation et la valorisation des ressources génétiques des légumineuses alimentaires, et leur utilisation dans l’agriculture européenne, sont des éléments clés de l’évolution de l’agriculture vers des pratiques plus durables et des produits alimentaires plus sains : Cf. le rapport 2019 de l’IPPC. La consommation humaine de protéines végétales est une alternative à la consommation de viande et de produits laitiers qui augmentent annuellement en Europe de 14 et 11%, respectivement. Pour faire face à cette demande croissante et répondre à l’exigence citoyenne de produits alimentaires sains et respectueux de l’environnement, de nouvelles variétés de légumineuses sont nécessaires. Jusqu’à présent la recherche et les investissements sur la sélection des légumineuses sont restés modestes, avec pour conséquence un potentiel génétique inexploré de ces aliments de base. Le programme INCREASE entend combler cette lacune. En ciblant les recherches sur le pois chiche, le haricot, la lentille et le lupin, le programme peut attirer de nouveaux investissements publics comme privés qui encourageront en Europe la recherche sur l’amélioration des espèces légumineuses.
Le projet a de multiples objectifs
• améliorer la gestion et le partage des ressources génétiques de légumineuses grâce à des bases de données optimisées et des outils accessibles ;
• développer des « collections intelligentes » en explorant la diversité de ces plantes et créant des approches innovantes de conservation collaborative;
• générer de nouvelles connaissances sur la diversité génétique, facilement accessibles via Internet et des outils de visualisation, qui permettront de guider l’identification de ressources pour l’amélioration de ces espèces;
• développer, tester et diffuser de bonnes pratiques de gestion dynamique des ressources génétiques en Europe et hors Europe ;
• développer des approches décentralisées de partage des données et de conservation des ressources;
• promouvoir la conservation ex-situ et à la ferme en impliquant des agriculteurs, des citoyens, des partenaires privés et publiques au sein d’un réseau collaboratif.
Les deux laboratoires INRAE et CNRS : GQE-Le Moulon et IPS2
À GQE-Le Moulon, Maud Tenaillon en collaboration avec une dizaine de ses collègues, coordonnera un volet du programme de recherche dédié au développement de ressources génomiques pour les quatre espèces, et à l’étude de l’impact de la gestion humaine sur leur diversité génétique en comparant notamment des variétés de ferme collectées à différentes époques et dans différentes régions (impacts culturels) et des collections ex-situ. T. Mary-Huard (GQMS) et E. Marchadier (BASE) sont responsables d’un volet visant à analyser des données d’expérimentations multi-sites pour identifier les déterminants génétiques de caractères d’intérêt (rendement, qualités nutritionnelles,…), caractériser leurs interactions avec l’environnement, et réaliser des prédictions génomiques qui pourront guider l’élaboration de nouvelles variétés adaptées aux environnements locaux.
À l’IPS2, Valérie Geffroy et son équipe caractériseront la diversité moléculaire de familles de gènes impliquées dans la résistance aux maladies.
D’une durée de 5 ans, le projet bénéficiera d’un budget de 7 millions d’euros financé par le programme européen de recherche et innovation Horizon 2020. Il est coordonné par le Professeur Roberto Papa, de l’université polytechnique d’Ancône, en Italie.
Contact à GQE-Le Moulon : Maud Tenaillon
En savoir plus sur INCREASE
INCREASE respecte les principes de « science ouverte, innovation ouverte, science globale » selon les règles du programme H2020 et les directives des établissements de recherche INRAE et CNRS.