Ingénieure de Recherche à INRAE, Mélisande Blein-Nicolas reçoit la médaille de Vermeil de l’Académie d’agriculture pour son rôle et ses contributions remarquables dans le développement des approches de génétique des systèmes pour élucider les mécanismes qui sous-tendent la tolérance aux stress chez les plantes.
Depuis son doctorat en 2007, Mélisande Blein-Nicolas a su développer des études tant fondamentales qu’appliquées avec un souci particulier de la qualité de l’expertise et de la transmission de connaissances dans des disciplines de la biologie en pleine évolution. C’est son parcours remarquable qui a amené Dominique Job, Directeur de Recherche émérite au CNRS et spécialiste de la protéomique végétale, à la proposer à la Section 6 “Sciences de la Vie” de l’Académie d’agriculture de France.
Aujourd’hui à GQE-Le Moulon, la recherche de M. Blein-Nicolas porte sur l’étude des mécanismes génétiques et moléculaires de la tolérance à la sécheresse chez le maïs par des approches de biologie des systèmes.
Dans le contexte du changement climatique et de l’augmentation de la population humaine, l’évolution des rendements de maïs en condition de sécheresse est un sujet particulièrement préoccupant au regard de la sécurité alimentaire. Maintenir ces rendements à un niveau élevé dans le futur nécessite d’importants efforts de sélection génétique qui, pour être efficaces, doivent s’accompagner d’une meilleure compréhension des relations qui conduisent d’un génotype à ses expressions phénotypiques dans diverses conditions d’irrigation. Cela implique d’aller au-delà des approches conventionnelles de génétique quantitative ou de génomique fonctionnelle qui ont jusqu’à présent permis d’identifier des déterminants génétiques et des mécanismes moléculaires de la tolérance à la sécheresse.
Pour cela, M. Blein-Nicolas met en œuvre des approches de biologie des systèmes qui intègrent tout à la fois les aspects génétiques et moléculaires. Grâce aux données de masse acquises à différentes échelles biologiques (e.g., génome, protéome, métabolome, phénome) dans le cadre du projet investissement d’avenir Amaizing, elle étudie comment les différents composants moléculaires des cellules interagissent pour élaborer les phénotypes en fonction du génotype et de son interaction avec la disponibilité en eau du milieu. Récemment, ses travaux ont permis d’identifier des gènes candidats potentiellement responsables, en condition de déficit hydrique, de variations phénotypiques observées à la fois au niveau de l’abondance des protéines et de caractères écophysiologiques en lien avec la tolérance à la sécheresse.
Outre ses travaux de recherche fondamentale, depuis son recrutement à l’INRAE en 2015 Mélisande Blein-Nicolas s’implique dans la conception et la mise en œuvre de développements pour l’analyse de données protéomiques au sein de la Plateforme d’Analyse Protéomique de Paris Sud- Ouest (PAPPSO) dont elle est responsable de la gestion de projets, des relations avec les utilisateurs, de la mise en place d’une politique qualité et de l’accompagnement du scientifique en charge de la plateforme.
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Photo : Y. Djabali, GQE-Le Moulon