Loi immigration : un texte qui ferme les portes de l’université aux étrangers
Les personnels de l’UMR GQE-Le Moulon demandent solennellement au président de la République de ne pas promulguer la loi immigration. En qualité de professionnels de la recherche ou universitaires, dévoués aux principes de liberté et aux valeurs humanistes de tolérance et d’ouverture qui caractérisent notre nation en tant que lieu de convergence des cultures, essentiels à la richesse inhérente à la production et à la diffusion du savoir, nous condamnons fermement ce texte de loi.
La loi immigration adoptée mardi 19 décembre 2023 à l’issue de la commission mixte paritaire introduit des régressions intolérables pour les droits des étudiant·es, chercheur·es et enseignant·es internationaux non-européens. Depuis 2018 déjà, le label “Bienvenue en France” devait promouvoir l’accueil des étudiant·es internationaux·pour doubler leurs effectifs à l’horizon 2027, renforçant ainsi l’attractivité de la France pour les talents internationaux. En augmentant considérablement le montant de leurs droits d’inscription, le bilan aujourd’hui est l’opposé exact de l’objectif affiché.
En prévoyant une caution de retour, la généralisation de la majoration des droits d’inscription pour les étudiant·es extra-communautaires, des modalités de contrôle du caractère réel et sérieux des études conditionnant le maintien de la carte de séjour pluriannuelle “étudiant”, cette loi distille la défiance sur tout une partie de la communauté universitaire. Elle rompt avec ce que devraient être les principes d’accueil dans les universités françaises, à savoir les mêmes droits pour tous et toutes les étudiant·es et la circulation libre des connaissances. En organisant le repli sur soi, elle prive les universités de l’enrichissement par le mélange des cultures que permettait l’accueil d’étudiant·es et des collègues de tout·es les nationalités.