
Bien que les notions de phénotype et de « relation génotype-phénotype » fassent partie du vocabulaire quotidien des biologistes, elles ne sont pas toujours bien comprises et sont parfois mal utilisées.
Dans un article de la revue du CNRS « Histoire de la recherche contemporaine », Dominique de Vienne (IDEEV, GQE-Le Moulon) retrace l’histoire de ces notions. Il rappelle d’abord que la question originelle était celle de la relation entre une variation génotypique et une variation phénotypique (figure A). Dès 1934, S. Wright montrait que cette relation n’était pas linaire, ce qui pouvait notamment rendre compte de la dominance des allèles les plus actifs sur les moins actifs (figures B et C). Par ailleurs le développement de nouvelles approches d’exploration du vivant a permis de « phénotyper » les organismes à de multiples niveaux, les caractères étudiés pouvant résulter de simples mesures ou être des paramètres de modèles décrivant les dynamiques du vivant. Un nombre virtuellement illimité de données phénotypiques est ainsi accessible, ce qui donne à la pléiotropie une place centrale dans la compréhension de la relation génotype-phénotype. Enfin une question majeure en génétique et évolution est abordée, celle de manière dont la variation se propage – ou pas – du niveau génotypique à la valeur sélective, le niveau phénotypique le plus intégré.
Cet article peut aider les enseignants et étudiants à développer une vision plus systémique de la relation génotype-phénotype. https://journals.openedition.org/hrc/12898.
Pour une version un peu plus développée (en anglais) : https://doi.org/10.1007/s10709-021-00134-6
Contacts : Dominique de Vienne (dominique.de-vienne@universite-paris-saclay.fr)